Perle Van Crombrugge Le défi du jeu d'entreprise

Etudiante en 3ème année en sciences de gestion, elle a suivi le séminaire de Simulation de jeu d’entreprise à l’Université de Namur et nous partage son expérience.

Le cours Business Game consiste en une simulation de gestion d’entreprise sur une période de 6 semaines. Pour ce faire, les étudiants sont mis en groupes 3 à 4 personnes et sont redirigés vers la plateforme de simulation Orsiam développée par l’UNamur. Le but est d’amener les étudiants à prendre de multiples décisions deux fois par semaine, de rendre des rapports et de lancer des produits afin de sortir de crise l’entreprise de chocolat dont ils sont les gestionnaires.  

Le timing était assez serré, mon groupe et moi étions sous pression constante car nous devions à la fois, apprivoiser et s’approprier le logiciel Orsiam, traiter la montagne d’informations à notre disposition et établir un plan d’action pour optimiser nos prises de décisions. Une fois le rythme adopté j’ai commencé à voir des résultats et j’ai compris que cette simulation m’apprenait beaucoup. Toutes les deux semaines, dans le monde Orsiam, nous avons en rapport à rendre en anglais, résumant nos actions et les résultats de l’entreprise auprès des actionnaires et du président du conseil d’administration. À cela s’ajoute un projet qui consistait à proposer un plan pour le lancement d’une nouvelle tablette de chocolat. Il fallait donc rédiger un plan marketing complet ainsi qu’un plan financier. Le projet se terminait par une présentation orale face à nos actionnaires et membres du conseil d’administration pour présenter les résultats finaux du jeu d’entreprise. Ce que nous avons appris dans ce cours reflète bien ce qui nous attend dans le monde du travail. Au final, nous nous sommes plutôt bien relevés, au vu des nombreux obstacles que nous avons traversés, c’est très enrichissant.

Un évènement qui m’a particulièrement marqué durant ce travail, c’est lorsque nous avons fait une erreur d’encodage sur notre première fiche de décisions. Nous ne connaissions absolument pas la plateforme Orsiam et son fonctionnement. Nous pensions donc bien faire lorsque nous avons encodé le salaire de nos employés. Nous avons introduit une augmentation de salaire sauf que le logiciel Orsiam faisait ce calcul automatiquement. Par conséquent, l’augmentation de salaire a été effectuée deux fois. Ce qui a occasionné des pertes énormes pour notre entreprise dès le début du jeu. Tout d’abord, j’ai trouvé cela injuste car c’était une erreur liée à la manipulation du logiciel et non de réflexion. Nous avons donc décidé de prévenir notre directrice RH pour rectifier cette erreur qui s’est révélée extrêmement difficile à corriger. Notre directrice RH nous conseillait de contacter les syndicats d’Orsiam avec qui nous avions des accords à respecter, etc. Pour aller plus loin, j’ai même contacté de vrais syndicats pour voir la marche à suivre afin de rectifier une hausse de salaire injustifiée. Je me suis donc démenée et informée pour apprendre et comprendre comment ces choses-là se passent dans la vraie vie. Cette épreuve m’a mise dans tous mes états mais c’était d’autant plus gratifiant lorsque nos efforts ont payé.

Ce projet m’a appris que même lorsque les éléments sont contre nous, nous n’avons pas le choix de baisser les bras car il faut atteindre des objectifs, persévérer et rester motivé. Il faut donc puiser dans nos ressources. En effet, nous avions un dossier complet d’informations et des bases de données sur le monde Orsiam. Bien que nous l’ayons lu attentivement, nous avons dû, à plusieurs reprises, nous replonger dedans pour trouver ce qui faisait défaut dans notre mode de fonctionnement. Et au-delà de ce dossier, nous avons fait des recherches sur internet, contacter des professionnels du métier, etc.

Je retiens également quatre compétences : apprendre de l’expériences et prendre des initiatives. La première parce que je suis sortie d’un mode d’enseignement théorique pour passer à de la pratique et à de l’autonomie. Pour moi, nous apprenons beaucoup plus vite dans ce sens car nous sommes confrontés à nos erreurs instantanément. Et comme tout est lié, il faut les rectifier au plus vite et se démener pour prouver qu’on sait le faire. Cela va donc de pair avec prendre des initiatives. De fait, pour aller le plus loin possible dans nos idées, il est indispensable de prendre des initiatives.

Ensuite, la créativité me semble être un élément important, pour le lancement du nouveau produit par exemple. C’est un avantage pour se démarquer et être au-dessus de la concurrence. Ou bien même dans la gestion, la créativité est importante. Il est nécessaire de ne pas tomber à court d’idées en cas de problème et pour porter une entreprise vers le haut. La simulation de gestion m’a bien fait comprendre cet aspect-là. De plus, avoir une éthique et penser durable va automatiquement, comme son nom l’indique, faire durer la viabilité d’une entreprise. Une balance éthique est très importante, car sans nos employés que serait notre entreprise ? Enfin, l’aspect durable est un plus dans notre société actuelle. Par exemple, lors de notre campagne publicitaire pour notre nouveau produit, nous avons prôné l’aspect sain et nous avons opté pour des emballages recyclés et recyclables respectueux de l’environnement. Et notre campagne s’est vu être en tête de classement sur le marché concurrentiel.

J’ai appris beaucoup de cette expérience : la persévérance, la responsabilité, le sens éthique, l’autonomie, l’écoute du groupe, la coordination, … Pour ceux qui sont intéressés par cette branche entrepreneuriale, je leur conseille de ne pas prendre peur face à la quantité de travail à fournir en si peu de temps car c’est un défi dont on se souviendra certainement plus longtemps que l’apprentissage d’une matière à restituer.